mardi 28 novembre 2017

2600 km en bus rocambolesques et début merveilleux du sud chili, par Laurent


Nous quittons donc San Pedro d'Atacama en prenant un bus pour le sud chili. Pas de soucis plusieurs compagnies proposent des liaisons directes pour Santiago. Nous poursuivons ensuite vers Puerto Varas, juste avant Puerto Montt. A priori rien de très compliqué. Romain et Manou ont le même projet mais partent vers Valparaíso directement.

De bon matin nous allons donc dès 9h à la gare routière. On explique que nous sommes une famille avec 5 vélos. Impossible de faire une réservation auprès du guichet. Nous devons attendre le bus et interroger directement le chauffeur concernant les vélos. Ça ne sent pas très bon ...

Le premier bus arrive. Il ne veut pas de nous. Ok. Le deuxième bus arrive. Non plus. Juste avant qu'il ne reparte on négocie de faire partir une première moitié de la famille avec Cyprien et Agnès car on voit bien qu'aucun bus n'aura l'amabilité d'embarquer toute la famille. On convient de se retrouver à la gare routière de Santiago. En cas de soucis on s'envoie un email sur notre boite email. 

Finalement je pars avec mes filles vers les 11h après de sérieuses négociations et un surcout pour les vélos. Mais voilà le principal c'est de partir... Et ne pas tomber en panne au bout de 30 min. Les dieux sont contre nous. Le garagiste arrive, le verdict tombe: bus HS.

On attend alors le bus suivant où on a le plaisir de retrouver Romain et Manou. Ils nous aident à recharger une deuxième fois les vélos. 

Dans tous les cas ce bus doit se débarrasser de nous à Calama. On décharge tout et on négocie un bus pour Santiago. Mais finalement je n'obtiendrai qu'un bus pour Antofagasta. Arrivés à Antofagasta le miracle se produit je charge une 4ieme fois les 3 bagages et 3 vélos pour la dernière fois avant Santiago. Quel luxe. Le problème est que nous avons pris 7h de retard sur Agnès et Cyprien.

Arrivés à Santiago, après une heure d'inquiétude à ne pas retrouver l'autre moitié de la famille nous nous retrouvons et nous apportons toutes les explications de ces dernières heures. Instant sympa, on croise un jeune couple de toulousain qui voyagent en vélo pliable. Échange d'info pour de futurs voyages ...

Mais il reste encore à trouver un bus pour le sud chili. Finalement une tierce personne nous dénichera un bus improbable qui acceptera dans une soute spéciale nos 5 vélos. Ouf. 

On arrive enfin à Puerto Vara heureux mais exténués.

Nous tombons amoureux de la ville et de son environnement. Un immense lac s'ouvrant sur 2 volcans majestueux. La végétation est dense et verdoyante. L'architecture est pittoresque avec ces maisons dont les façades sont couvertes de petites plaquettes de bois. La présence allemande se fait aussi ressentir fortement jusqu'à notre hôtel qui se nomme la casa alemana. 

Les hôtels et restaurants sont de très haut standing ainsi que les magasins. Nos finances souffrent un peu en ce lieu. Nous offrons une canne à pêche aux enfants. Nous sommes au royaume du saumon et de la truite. 

Après 3 j de récupération nous repartons sur nos vélos et ça fait du bien. Nous irons vers l'est puis plein sud vers chaiten puis puerto aysen. Mais la pluie se lève et nous devons nous couvrir intégralement. 

Tout est trempé, on négocie le soir une cabana tout en bois pour finalement deux nuits car le temps est incompatible avec le vélo.

Après cette pause forcée nous repartons vers Ensenada puis visitons les rapides de Petrohue. Gros coup de coeur pour ce torrent puissant à l'eau turquoise. Ça pulse, ça décoiffe !!! Nous sommes au pied du volcan Osorno tout enneigé. Impressionnant. Le chili deploit les grands décors pour nous persuader que nous avons bien fait de lui rendre visite.

Nous attaquons ensuite plein sud à travers une végétation toujours très dense. Nous rejoignons Ralun et devant un temps toujours aussi incertain nous négocions de dormir dans la bodega d'une jeune famille de paysans. La bodega héberge le matériel d'équitation du propriétaire et ses outils. Nous posons une bâche sur le sol en terre battue et dormons après un bon repas de ... pâtes !!! Un petit chaton jouera toute la nuit près de nos têtes. 

Ce sera le début d'échanges très chaleureux avec les locaux. Le lendemain nous repartons en direction de Cochamo. Nous longeons à longueur de journée cette mer intérieure. En fin de journée la pluie revient et nous décidons de sortir un nouveau joker. On nous indiquera une cabana d'un très grand raffinement dans une clairière au milieu de nulle part. Toute la famille Bru adhère à ce lieu simple et si harmonieux. On se promet de construire un jour une cabana dans la montagne noire en France. 

L'aventure se poursuit mais cette fois ci avec le beau temps. Enfin le soleil est avec nous. C'est le début de la séquence camping pour le plus grand bonheur des enfants. 

Nous roulons jusqu'à Puelo dont la rivière est un spot de pêche connu. On s'y installe alors avec notre tente. Nous sommes le cliché même du pêcheur chilien de Patagonie. Le feu de bois qui fume, le pêcheur qui lance et relance sa ligne, l'eau turquoise qui dévale la rivière, la tente installée dans un bois de buis sur un tapis d'herbe fraiche. Rien ne manque au tableau. On y est !!!

Nous enchainons sans perdre le rythme le lendemain sur cette piste faite de gravier et de sable parfaitement tassé. Ce sera une journée de montagne russe où nous passerons la majeure partie du temps à pousser nos vélos dans les cotes. Les enfants ne se plaignent jamais depuis le début du voyage, ils nous surprennent. Les abords du chemin étant escarpés ou clôturés nous aurons du mal à trouver de quoi poser la tente. Finalement un pêcheur nous prêtera un peu de sa prairie pour nous dépanner. Les enfants allument un feu, cela rentre dans le rituel.

Le lendemain nous faisons le choix de pédaler strictement le long de la cote et d'abandonner la route principale. Nous en serons récompensés en croisant une grande famille de plongeurs professionnels qui plongent avec bouteilles pour pêcher. Le père de 90 ans faisait déjà cela en scaphandrier il y a bien longtemps. 8 de ses 13 enfants ont pris la relève. Incroyable. Ils nous héberge sur leur terrain et nous mangeons chez eux. Ils nous aident à cuire les 15 kg de moule que nous venons d'acheter auprès du chalutier croisé. 

La côte longée est apaisante et sans trafic. La famille Bru est aux anges. Le soir suivant nous nous posons chez un autre pêcheur qui lui ne plonge pas mais pose des lignes avec hameçons en pleine mer. Un travail à la dure. Son visage est marqué. On lui achète du poisson que nous cuisinerons dans sa propre cuisine. Un regal. Cela nous change de nos pâtes quotidiennes. 

À chaque fois les maisons voisines font partie de la famille un peu comme dans nos campagnes dans le passé. Par ci la grand mère, par là le frère ... Cela est très touchant. Beaucoup d'entre aide, de petits services ...

Et puis nous attaquons le tronçon vers Hornopiren, point de départ d'un ferry inévitable. On croisera plein de cyclo sur la carratera austral dont un suisse sympa qui travaille chez Google. 

Et puis finalement nous y voilà. Après une nuit sur place on embarque pour quelques heures de navigation vers le sud. On arrive à bon port mais il ne faut pas trainer car après 10 km de piste on doit enchaîner par un deuxième ferry moins long. Si on le loupe on perd 24h. N'allant pas assez vite, nous négocions de tout transporter par pickup. 3 voitures sont ainsi réquisitionnées. L'enchaînement se passe sans encombre. On arrive ainsi sur la terre ferme dans le parc de Pumalin qui appartient au patron de north face. Il y a aménagé des campings gratuits où nous logerons. Les plus beaux de tout notre voyage. Nous y croiserons Géraldine et Benjamin de la région de Tour. De belles discussions passionnées comme je les aime. Nous nous échangeons nos adresses. 

Nous pedalons jusqu'à la plage de Santa Barbara qui laisse apercevoir phoques et dauphins. Nous en profiterons pleinement en plantant la tente sur la plage. 

Enfin le lendemain nous arrivons à Chaiten, ville détruite en 2008 par le volcan du même nom. Ville depuis laquelle nous écrivons ces lignes. 

Nous sommes heureux car le lendemain de notre arrivé nous avons la surprise l'accueillir Romain et Manou avec qui nous visiterons le volcan Chaiten.  


Changement de bus à Antofagasta


Des filles très coopérantes

Échange à la gare de Santiago avec le couple de toulousains

Arrivée à Puerto Varas

On offre aux enfants une canne à pêche

Cabana juste avant Ensenada

Une nature superbe

Nuit dans la bodega

Un selfi avant de repartir

La cabana de rêve

De belles petites églises

L'intérieur tout en bois y est très chaleureux

Le spot de pêche idéal à puelo

Les filles alimentent le feu

Cyprien pêche

La piste n'est pas toujours très coopérante

Quelle belle plante!!!

Tiens une autre !!!

Que de côtes

La mer est toujours à nos côtés

Moment cuisine

Toujours avec le feu

On longe la côte par une route plus tranquille

On s'offre un gros sac de moules

La famille d'hommes genouilles

Le réconfort d'une maison chaude

Le pêcheur qui pose des lignes en pleine mer

Merci à eux

Le cyclo Google

Beaucoup de ruches, je suis heureux

Pause de midi

Le Gerry de hornopiren

Le transfert de ferry à ferry en pickup

Échange avec benjamin et Géraldine

Nuit en bord de mer à observer phoques et dauphins

Ascension du volcan chaiten

Ça fume là haut !!!

Nous y voilà, victoire !

5 commentaires:

  1. Nous attendions votre publication, nous demandant si tout allait bien ! La nature est grandiose et...comment avez-vous fait pour manger 15 kg de moules ??? Continuez à vivre de grands moments et à nous les faire partager !
    Nous vous embrassons,

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  2. Que d'émotions de vous lire et vous voir vivre ces aventures ! L'Amérique latine sans ses histoires de bus ne serait rien...;).
    Bonne continuation !
    Caro et Xavier

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  3. Meilleurs voeux chers amis de la part de nous 4. Merci pour vos témoignages et les magnifiques photos. Nos pensées vous accompagnent...Fred, Georgine, Antoine et Arnaud

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  4. Nous vous souhaitons une merveilleuse année 2018 à continuez toutes vos rencontres humaines et découvertes en tout genre tout autour du monde...Bravo pour tout ce chemin déjà parcouru c'est super chouette de vous lire et de vous imaginer dans votre voyage.
    Plein de bisous!
    Lucien et Véro.

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  5. Toute la section apiculture de TAS vous souhaite une très Bonne et très heureuse Année 2018! Qu’elle se poursuive aussi merveilleusement bien qu’ elle a commencée en 2017 !
    Laurent, on ne peut te souhaiter que du Bonheur avec ceux que tu aimes auprès de toi !

    « On n' a pas vu les petites abeilles sur les vélos…. »
    Bizzz

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