vendredi 23 mars 2018

Un tout autre aperçu de la Tasmanie, en voiture. Par Agnès.



Bay of Fire


Le mardi 13 mars nous quittons en voiture nos amis venus nous rejoindre en famille depuis Melbourne, le temps d'un week end prolongé. Un merveilleux moment passé ensembles, une belle occasion pour se revoir. Notre amitié est née il y a 17 ans lors de nos préparatifs de mariage, alors qu'ils étaient en France. Depuis, on s'est retrouvés plusieurs fois, à Paris, à Melbourne en 2002, puis de nouveau en France en 2010 et 2017 lors de leur voyage en Europe (6 mois). Et on ne s'est jamais perdus de vue. Ils sont supers.

Ce mardi nous quittons donc Low Head pour rejoindre les plages sauvages de Bay of Fire, sur la côte Est. Les distances sont importantes, mais en voiture on ne compte pas les kilomètres. 
3 heures de route plus tard, le spectacle est féérique : eau bleue turquoise, plage de sable blanc à perte de vue. Les enfants galopent dans le sable fin. On plante la tente à deux pas de la plage, sur un camping tout simple. Superbe coucher de soleil.
Joie de l'instant présent.

Je réalise la chance que l'on a. 
Le voyage n'est qu'un prétexte, une belle manière de vivre à fond chaque instant vécu en famille. 
Je réalise au fil des jours la joie que cela représente. Une parenthèse de 1 an durant laquelle je ne veux râter aucune minute. Au retour en France tout va si vite, au travail, on court, chacun vaque à ses occupations, les rendez-vous, l'école, les activités, etc...
Là j'essaie de savourer la magie des choses les plus simples, sans rien. Juste l'essentiel. Admirer le lac assise à coté de Cyprien qui pêche, observer un moineau qui vient attraper les miettes que les filles leur lancent...








 


Ce soir-là pendant le dîner Cyprien perd une nouvelle dent, la 5ème depuis le début du voyage(!). Record familial ces jours-ci, 3 dents tombées en 10 jours: deux chez Cyprien et une chez Joséphine. Les enfants grandissent. 

Je réalise combien ce TDM en famille est un voyage dans le voyage : 
Quand on part pour un tour du monde, on ne peut pas tout prévoir c'est impossible et tant mieux. On improvise au quotidien, on s'adapte à la fatigue de l'un ou de l'autre, si la route est fermée pour inondations par ici on prend une autre direction par là, ... on ajuste l'agenda, on élabore l'itinéraire au fil de l'eau. On affine.
C'est pareil avec les enfants : l'avenir est vaste et parfois incertain. être parents, c'est un voyage vers l'inconnu. J'ai l'impression d'avancer au fur et à mesure en découvrant de nouveaux chemins chaque jour, je me réajuste, j'affronte mes inquiétudes de maman, je dois passer des obstacles, comme à vélo. Je traverse parfois des moments de peur. La route est incertaine, la météo est changeante, je ne maîtrise la direction du vent. Mais je fais confiance, et j'essaie de traverser calmement les tempêtes quand il y en a, de trouver des îles paradisiaques où me poser, qui sont autant de moments de bonheur. 


J'ai trouvé peut-être de quoi décorer le vélo de Papa...


Le lendemain matin 14 mars, nous prenons la route pour rejoindre la région des lacs et Cradle Moutain via Queenstown, ville la plus à l'ouest de la Tasmanie
On traverse une région du centre où nous étions la semaine dernière à vélo, près de Cressy. Emotion. On reconnaît chaque côte, chaque virage, chaque bas côté emprunté à vélo. Mais dans un contexte tout autre. Le voyage à vélo est définitivement différent. On parcours moins de distances, mais avec plus d'intensité. Avec des rencontres. Des gens souvent interloqués, mais cela suscite la rencontre. 
à vélo, on n'a aucune barrière avec les grand espaces, on subit directement la météo, on ressent de très proche le pays que l'on traverse. 
Mais il faut bien l'avouer, cette voiture de location est merveilleuse, le conducteur aussi -surtout le conducteur- (il maîtrise maintenant parfaitement bien la conduite à gauche). Cela nous aura permis d'aller explorer tous ces coins que nous n'aurions pas pu voir à vélo, faute de temps.

5 heures de voiture, 880 km approx au compteur (au total), une nuit sous tente près du lac Saint Clair, et nous voilà au coeur de Cradle Valley pour y faire de belles randonnées. ça nous change du vélo. On fera trois randos de courte durée (2-3 heures), dont une sous une pluie continue. C'est sans doute la plus mémorable. On n'a rien vu des cratères, des lacs environnants, mais peu importe.
L'important c'est le coeur et l'esprit qu'on y met.

Pause en bord de route pour se dégourdir les jambes. On ne sait pas trop qui s'amuse le plus...


En promenade au lac Saint Clair



Echidnée croisé en bord de chemin


Parmi de nombreux oiseaux : GALAH croisés en bord de route
à la question "ça va?", ce cacatoès (cockatoo) nous répond : " ça va bien". Fou rires!!! 


Cradle Valley : randonnée de 2 heures à Dove Lake









Rando sous la pluie

Ce jour-là, nous croisons 4 wombats en pleine nature. 





Le photographe
Attention ornithorynque


Moins sympathique

Solène se fait piquer par une fourmi géante (2 cm de long!)

Sachant les prévisions météo pour les jours qui suivent, nous dormons dans un logement en dur au camping de Cradle Mountain : une nuit du jeudi 15 au vendredi 16 tout confort, avec douches chaudes et cuisine équipée juste à côté de notre chambre. 
On rééquilibre vite les choses les jours suivants, en reprenant nos habitudes en campant sous la tente. Ce sont nos dernières nuits sous tente, nous n'aurons plus l'occasion de camper en Asie, alors on en profite.
On ne fait pas vraiment ici de camping "sauvage", mais c'est tout comme : en Tasmanie, des aires de camping sont prévues, bien indiquées, sans autre aménagement que des toilettes. Pas d'eau. Mais parfaitement propres. Idem pour les barbecues aménagés en bord de plage ou en ville, tout est mis à votre disposition gratuitement, et rendu très propre. Il y a ici un grand respect des services rendus publics. On avait constaté la même chose en Nouvelle Zélande.

Notre dernière nuit en Tasmanie restera mémorable, sous l'orage le 17 au soir au camping de Devonport : Laurent et moi sommes réveillés plusieurs fois dans la nuit par la pluie, les fortes rafales de vent, et un éclair gigantesque vers 2 heures du matin. Le foudre s'abat tout près, déchirant nos tympans, et fait trembler le sol. On croirait pendant une seconde que c'est un tremblement de terre. 

Au petit matin, réveil matinal pour rejoindre le port à 7 heures. On plie la tente toute détrempée. Peu importe, ça séchera plus tard. à travers le voyage, on apprend à relativiser.
Le ferry quitte Devonport à 9h30, et nous voilà partis pour 11 heures de navigation par gros très gros mauvais temps. Des vagues gigantesques font tanguer le navire, jusqu'au 10ème étage des paquets d'eau s'abattent sur les baies vitrées, tous les accès extérieurs bien sûr sont fermés pour vent violent. Globalement, on peut dire qu'on a tous les 5 le pied marin, seule Solène sera un peu malade sur la fin du trajet. 

L'arrivée sur Melbourne à la nuit tombée, avec ses gigantesques tours illuminées, est superbe. et la mer beaucoup plus calme depuis l'entrée dans la baie de Melbourne.
Nous resterons 10 jours sur place avant de nous envoler le 28 mars prochain pour le Saïgon au Vietnam. 

Notre ferry pour rejoindre Melbourne

 Traversée en mer : 11 heures de navigation

Sur le ferry avant d'arriver à Melbourne. Au 10ème étage.

Melbourne: bathing boxes de Brighton Beach. Suite au prochain article.




Au Grand Prix de Formule 1. Episode à suivre.


1 commentaire:

  1. Nous vous lisons à la veille de votre départ pour l'Asie, grand changement en perspective. Vous êtes à fond dans le voyage, alors toute expérience sera positive !
    Commentaire de Gwénolé devant la photo sur l'aire de jeux : "ils ont réussi à le soulever..."
    Trève de plaisanterie, bon courage pour les manipulations de vélos et bagages. On vous embrasse.
    Charlotte and co

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